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La lente agonie de la qualité de vie canadienne

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On disait le Canada champion durant et après la crise économique, mais selon le dernier rapport de l’Indice canadien du mieux-être (ICMÊ), tout n’est pas rose :

D’après cette évaluation, le mieux-être de la population canadienne a chuté de 24% de 2008 à 2010.

Presque une perte d’un quart, il y a de quoi faire peur. Mais ce qui fait encore plus peur, c’est ce passage de l’article :

On constate que de 1994 à 2010, l’économie canadienne, telle que mesurée par le Produit intérieur brut (PIB), a connu une forte croissance de 28,9%. Or, durant cette même période de 17 ans, la qualité de vie de la population canadienne s’est améliorée de 5,7 %.

Je crois entendre l’écho des revendications d’Occupons Montréal (petit frère d’Occupy Wall Street) et du Printemps érable, au-delà de la question strictement étudiante. Voilà une démonstration éloquente que la promesse d’améliorer la qualité de vie des populations en misant surtout sur l’idée de croissance économique est en fait de la pensée magique. Visiblement, le néolibéralisme (une manière simple de désigner entre autres l’influence et l’héritage de Margaret Thatcher et Ronald Reagan), la mainmise de la spéculation sur l’économie et l’importance disproportionnée des actionnaires et des hauts dirigeants est le noeud du problème. Quand le système économique est structuré pour faire en sorte de ne laisser que des miettes à la majorité que sont les travailleurs de la classe moyenne et les pauvres, il est bien normal que ceux-ci, enfin la partie la plus éveillée, tiennent à se faire entendre.

Encore :

La coprésidente de l’ICMÊ, Monique Bégin, affirme que la détérioration de la qualité des emplois et de la sécurité économique, la montée du chômage chronique et la persistance des inégalités de revenu reflètent le malaise croissant ressenti d’un bout à l’autre du pays. Selon elle, les gouvernements doivent prendre acte de cette réalité et en tenir compte dans leurs décisions stratégiques.

Je doute fort que notre gouvernement conservateur va prendre note de cette évaluation et de ces conseils. Simplement parce que cela impliquerait de gouverner au moins un peu plus à gauche et donc de prendre au sérieux le problème des inégalités de revenu. Et ce qui signifierait surtout de déplaire aux riches et aux grandes entreprises. Oublions ça pour tout de suite. Harper et Flaherty peuvent se péter les bretelles avec un bon bilan économique même s’il ne profite pas également à tous les canadiens, c’est tout ce qui compte.

(Photo : Clément Laberge)


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